Page 33 - Rapport Annuel de CIWA, année 2024
P. 33

Introduction        Lutter contre l’épuisement des ressources en eau souterraine du bassin aquifère sénégalo-mauritanien
                                                                                                      Introduction







         notamment des dalles de béton, dans les   M. Bojang est reconnaissant à CIWA pour   souterraines », déclare M. Bojang. « Il s’agit de
         espaces communs comme les  concessions   l’appui qu’il apporte à l’évaluation des   notre avenir et de celui des générations à venir.
         familiales, empêchant ainsi les précipitations   capacités dont disposent les États membres
         de recharger les nappes phréatiques.  et les deux organismes de bassin régionaux   Nous ne pouvons pas nous permettre de
                                            pour gérer le BASM et élaborer un cadre   laisser ces eaux souterraines disparaître à
         « Nous devons sensibiliser la population, et   institutionnel pour la gestion de l’aquifère.  cause de la pollution ou de la surexploitation.
         nous doter des lois, des règlements et des                             Nous  devons  mettre  un  terme  à
         capacités institutionnelles nécessaires pour   « Nous nous réjouissons de l’aide apportée   l’épuisement de cet aquifère. Le soutien de
         gérer et administrer les eaux souterraines »,   par la Banque mondiale, qui nous permettra   la Banque mondiale peut changer la donne
         déclare-t-il.                      d’améliorer la gestion et la durabilité des eaux    pour la région. »
         Une nouvelle donne pour la région  « Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser

         M. Bojang participe depuis quatre ans au   ces eaux souterraines disparaître à cause de la
         groupe de travail régional chargé d’élaborer un
         accord de coopération entre les quatre pays   pollution ou de la surexploitation. Nous devons
         qui se partagent le BASM. Ce groupe est
         hébergé par le secrétariat du BASM, créé par   mettre un terme à l’épuisement de cet aquifère.
         les deux organismes de bassin régionaux :
         l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve   Le soutien de la Banque mondiale peut changer
         Sénégal (OMVS),  qui  regroupe  le  Mali,  la   la donne pour la région. »
         Mauritanie, la Guinée et le Sénégal, et
         l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve
         Gambie (OMVG), constituée de la Gambie, de
         la Guinée, de la Guinée-Bissau et du Sénégal.
         L’Observatoire du Sahara et du Sahel participe
         également aux travaux de ce groupe ; la
         Guinée et le Mali y ont un statut d’observateur.

         M.  Bojang  souligne  les  nombreuses
         réalisations du groupe de travail, notamment
         la production de rapports sur le niveau de
         recharge de l’aquifère, l’examen de ses
         différents systèmes de gestion et l’évaluation
         des capacités institutionnelles, de la
         disponibilité des données et des protocoles
         de partage des données.

         La coopération n’a pas toujours été facile, ce
         qui n’est pas surprenant. Il a fallu du temps,
         par exemple, pour que les pays du bassin
         parviennent à se mettre d’accord  sur la
         composition du Secrétariat. » Chacun exigeait
         sa part des avantages de la coopération —
         c’est dans la nature humaine », explique-t-il.
         Mais le groupe de travail a persévéré et les
         hauts-commissaires des deux organismes de
         bassin ont signé un protocole d’entente en
         octobre 2023.

         Les travaux  du  groupe  de  travail ont  été
         facilités par CIWA, le Centre de compétences
         sur l’eau pour la  paix, le Secrétariat  de  la
         Convention sur l’eau hébergé par la
         Commission économique pour l’Europe des
         Nations Unies, et le Centre  international
         d’évaluation  des  ressources  en  eau
         souterraine.  L’Union  européenne,  la  Direction
         suisse du développement et de la coopération,
         le  Programme des Nations Unies pour
         l’environnement (PNUE), l’Agence italienne de
         coopération pour le développement et
         l’UNESCO  contribuent  également  au
         financement des projets.






               Landing Bojang collecte et suit les données                                                  28
            relatives à l’eau dans le BASM. ©Landing Bojang
   28   29   30   31   32   33   34   35   36   37   38