Page 45 - Rapport Annuel de CIWA, année 2024

Porter le Discours du bassin du Nil au niveau supérieur

M. Matemu souhaite que le NBD « montre écosystèmes et l’aggravation du changement travailler avec une fondation pour mettre au
l’exemple sur le continent africain en climatique. Ces évolutions compromettent la point des outils de collecte de données au
défendant les intérêts des populations locales, santé, les moyens de subsistance et la vie de service de la science citoyenne.
non seulement en instaurant un dialogue de plus de 272 millions d’habitants du bassin, en
haut en bas — en exposant les politiques aux particulier les femmes, qui sont touchées de Le nouveau projet permettra de renforcer le
citoyens — mais aussi en favorisant les manière disproportionnée. dialogue et l’action des parties prenantes dans
communications de bas en haut ». une optique de parité femmes-hommes et
M. Matemu ajoute que la viabilité du bassin du d’inclusion sociale, en renforçant et en
« Je veux que le NBD montre au continent Nil ne pourra dès lors être assurée que si les encourageant les réseaux nationaux et
africain comment mobiliser la société civile pays, la société civile, le secteur privé et les régionaux de femmes du Nil, en établissant
et collaborer étroitement avec les décideurs populations locales collaborent à l’élaboration des plateformes nationales de jeunes du Nil et
politiques », déclare-t-il. de stratégies communes de lutte contre le un réseau régional de jeunes, en élargissant le
changement climatique, notamment en programme de stages du NBD et en resserrant
M. Matemu ajoute que l’un des atouts du NBD formulant des politiques axées sur les les relations avec d’autres institutions.
réside dans les relations qu’il entretient avec priorités des populations locales. Le NBD
les dix pays du bassin du Nil dans le cadre permet aux responsables de l’action publique « Il nous incombe à tous, en tant que citoyens,
des forums de discours nationaux sur le Nil, et aux communautés locales de tenir un de protéger nos ressources », déclare M.
qui regroupent plus de 600 organisations de dialogue sur la question cruciale de la Matemu. « Sinon, il nous restera des eaux
la société civile et organisations non résilience face au changement climatique. mortes : il y aura bien de l’eau, mais nous ne
gouvernementales au sein du réseau du NBD. pourrons pas l’utiliser, nous trouverons de
Selon M. Matemu, de nombreuses personnes l’eau, mais nous ne pourrons pas la boire, car
Le principal problème pour le NBD consiste à possèdent des savoirs autochtones qui les elle sera polluée. Nous devons protéger cette
renforcer sa viabilité financière. Le nouveau aident à s’adapter au changement climatique. ressource précieuse pour notre subsistance,
financement de CIWA, conjugué à l’appui Les animaux, par exemple, peuvent percevoir pour nos écosystèmes, pour nos économies,
d’autres partenaires de développement, certains signaux atmosphériques annonciateurs pour notre santé, pour nous-mêmes et pour
aidera le NBD à poursuivre les efforts qu’il de tremblements de terre et, en observant leur les générations à venir. »
déploie pour permettre aux membres de la comportement, leurs propriétaires peuvent
population de se faire entendre des s’y préparer.
décideurs politiques, tout en s’efforçant de
conforter sa stabilité financière. « Je tiens à Pour autant, un grand nombre de localités
remercier la Banque mondiale, et plus doivent renforcer leurs capacités pour faire
particulièrement CIWA, pour leur soutien au face au changement climatique, ce qui est
NBD et à l’IBN », ajoute M. Matemu. précisément l’objet du nouveau financement
de CIWA. Le projet permettra de générer des
Renforcer l’adaptation au données citoyennes sur l’eau et le
changement climatique afin d’éclairer les
changement climatique
politiques nationales et transfrontalières. Les
Le bassin du Nil fait face à de nombreux défis, membres de la population qui produisent des
notamment l’explosion démographique, la données sont, de surcroit, plus enclins à Sylvester Matemu rend visite à des habitants
pauvreté, l’urbanisation rapide, la répartition souscrire aux mesures visant à promouvoir la exposés aux inondations sur les rives du fleuve
inégale des ressources, la détérioration de la résilience face au changement climatique et Baro, à la frontière entre l’Éthiopie et le Soudan
qualité de l’eau, la disparition des habitats des à atténuer ses effets. Le NBD compte du Sud. ©Gambella Mass Media Service/NBD

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