Page 55 - Rapport Annuel de CIWA, année 2024
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Apaiser les conflits en assurant la résilience des eaux souterraines
Apaiser les conflits en
assurant la résilience
des eaux souterraines
I gbal Salah, hydrologue à l’IGAD, aide à Dans ce contexte difficile, la Banque mondiale a Ressources en eau et de l’Irrigation en tant
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atténuer les conflits dans les zones mis en place le programme régional GW4R, doté qu’ingénieure principale et responsable du
frontalières de la Corne de l’Afrique en de 385 millions de dollars qui, conjointement à service de modélisation, elle s’est installée à
collaborant avec CIWA aux efforts visant à l’initiative Untapping Resilience de CIWA, Nairobi il y a trois ans pour rejoindre le
promouvoir la résilience par la gestion et l’étude renforce la capacité de l’IGAD et des personnel du Centre de prévision et
des eaux souterraines dans le cadre de communautés à faire face et à s’adapter aux d’application climatique de l’IGAD.
l’initiative Untapping Resilience : Groundwater chocs climatiques, tout en améliorant les
Management and Learning in the Horn of moyens dont dispose l’IGAD pour promouvoir Mme Salah est l’une des principales
Africa’s Borderlands et du programme GW4R la coopération régionale dans le domaine de la hydrologues de l’IGAD qui a collaboré avec la
connexe de la Banque mondiale. gestion et de la mise en valeur des ressources Banque mondiale et CIWA aux deux projets
en eau. Les activités bénéficiant d’un relatifs aux eaux souterraines.
« L’eau est une source majeure de conflit », soutien seront alignées sur la stratégie
explique-t-elle. adoptée par l’IGAD en matière d’égalité des Mme Salah mène une étude régionale conjointe
genres pour la période 2023-2030 qui a sur la recharge des eaux souterraines dans le
La concurrence dont font l’objet les ressources notamment pour priorité d’accroître la contexte du changement climatique. Il est en
en eau et les pâturages, la pauvreté, les tensions participation des femmes à la gestion effet essentiel de ne pas épuiser ces
ethniques, les affrontements entre groupes durable des ressources naturelles, au importantes ressources dans une région aride
armés ou les conflits avec les autorités renforcement de la résilience et à la sécurité caractérisée par des chutes de pluie
gouvernementales expliquent en grande partie alimentaire et nutritionnelle. insuffisantes. Après avoir établi les niveaux de
les dissensions, la fragilité et l’insécurité qui référence du stockage des eaux souterraines
règnent dans les zones frontalières. Une gestion Bien qu’une plus grande sécurité hydrique dans l’aquifère, le projet donnera lieu au suivi de
et un accès durables aux ressources en eau puisse contribuer à réduire les causes des la recharge de manière à déterminer les
souterraine peuvent contribuer à remédier à migrations et des conflits dans les zones volumes d’eau pouvant être prélevés chaque
certains de ces facteurs de fragilité et de frontalières, il reste beaucoup à apprendre sur année. Il permettra également d’élaborer un
conflit, notamment aux fréquents différends le rôle que peuvent jouer les eaux souterraines plan de gestion de l’aquifère et un système
relatifs à l’eau qui opposent les communautés. pour accroître la résilience face aux aléas d’aide à la décision qui apporteront des
climatiques, ce qui est précisément l’objet de éléments d’informations utiles à la conception
Les effets dévastateurs du changement l’initiative Untapping Resilience. et à la réalisation d’investissements concernant
climatique ont exacerbé les tensions et les les ressources en eau de l’aquifère au profit des
affrontements. Durant cinq saisons La gestion concertée des eaux communautés frontalières.
consécutives, de 2021 jusqu’au début de 2023, transfrontalières, une entreprise
la Corne de l’Afrique a connu une sécheresse de longue haleine Le programme GW4R, dans le cadre duquel
sans précédent, qui a fait place à des pluies une étude de faisabilité de l’aquifère de
torrentielles et à des crues soudaines. Des me Salah, 53 ans, est née et a grandi au Merti a été réalisée avec le soutien de CIWA,
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millions de personnes continuent de souffrir de Soudan. Elle a suivi une formation donne actuellement lieu à l’étude de
l’insécurité alimentaire engendrée par ces d’ingénieur civil à l’université de Khartoum, a l’aquifère de Dawa, partagé par l’Éthiopie, le
catastrophes. Des familles entières ont été obtenu une maîtrise en hydrologie à Kenya et la Somalie, de l’aquifère de
obligées de se déplacer pour trouver de la l’université de Galway et un doctorat en Shabelle, partagé par la Somalie et l’Éthiopie,
nourriture, de l’eau et des pâturages pour leurs ressources hydriques à l’University College de et de l’aquifère du socle septentrional,
animaux, ce qui a accru les risques de conflits Dublin, en Irlande. Après avoir travaillé partagé par le Kenya et l’Éthiopie.
avec les communautés d’accueil. pendant 25 ans au ministère soudanais des
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