Page 70 - Rapport Annuel de CIWA, année 2024
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Afrique australe
pérennité des organismes de bassin, sécheresse et des inondations cycliques, et à réduire les risques liés à la
améliorer leur capacité à mobiliser des des utilisations concurrentes et de désinformation, ce qui favorisera une
investissements (y compris des multiples dispositions législatives. Le lac, meilleure coopération. Il est également
financements climatiques et du secteur qui fait partie de la zone de conservation prévu, dans le cadre de cette activité,
privé) et accroître leur efficacité. Il s’agira transfrontalière du Kavango-Zambèze, d’aider les pays à exploiter ces données de
notamment de déterminer les est partagé par la Zambie et le Zimbabwe. manière à prendre des décisions éclairées.
compétences juridiques (mandat), les Il est la source de, respectivement, 35 %
moyens (capacités, effectifs, ressources) et 90 % de la production halieutique de la 2. Renforcement des capacités de gestion
et les ressources financières nécessaires Zambie et du Zimbabwe, et contribue à la des ressources en eau transfrontalière
aux organismes de bassin pour sécurité alimentaire, à la santé et aux des pays couverts par le RCRP. Cette
fonctionner de manière durable et revenus de la population. Le stock activité doit permettre de renforcer les
efficace. Il importera en outre d’examiner la halieutique décline depuis plusieurs capacités et les connaissances de base
possibilité de créer des réseaux décennies, essentiellement en raison du secteur, compte tenu de
d’organisations de la société civile en des carences de sa gestion et de sa l’insuffisance des capacités globales et
Afrique australe, sur le modèle du Discours supervision. La qualité et la disponibilité des carences institutionnelles. Elle
du bassin du Nil. de l’eau du lac devraient être par ailleurs permettra notamment de générer des
fortement affectées par le changement produits du savoir propices à l’action et de
2. Participation citoyenne à la gestion des climatique. La démarche participative promouvoir le partage des connaissances
ressources en eau transfrontalière, en fondée sur des données probantes sur des thèmes clés pour la gestion des
particulier en ce qui concerne la adoptée dans le cadre de cette activité ressources en eau transfrontalière et la
biodiversité, les services écosystémiques permettra d’évaluer les répercussions résilience climatique, et aussi de soutenir
et les moyens de subsistance. Cette socioéconomiques du déclin des et de renforcer les activités financées
activité donnera lieu à l’élaboration et à la ressources halieutiques et les effets du dans le cadre du RCRP. Cette
mise en œuvre de directives et d’un appui changement climatique. Elle encouragera composante donnera également lieu à
ponctuel visant à améliorer la participation aussi la participation des parties l’apport d’un appui ponctuel pour
des citoyens à la gestion des ressources prenantes des deux pays afin de répondre aux demandes urgentes des
en eau transfrontalière, aux programmes et promouvoir une gestion durable du lac. pays et des organismes de bassin
aux projets axés sur le renforcement des bénéficiaires sur les questions relevant
moyens de subsistance, en mettant plus Cette composante prévoit également la des deux composantes.
particulièrement l’accent sur la fourniture d’un appui à la Commission
contribution de la biodiversité et des permanente des eaux du bassin de 3. Poursuite du déploiement à grande
services écosystémiques à l’amélioration l’Okavango (OKACOM), à la Commission échelle de l’outil Equal Aqua sur
des conditions environnementales (y du bassin du Limpopo (LIMCOM), à la l’intégration de la dimension de genre et
compris la qualité de l’eau) et sociales. La Commission de l’Orange-Senqu la participation citoyenne
plupart des projets actuellement mis en (ORASECOM) et à la Commission
œuvre pour soutenir les moyens de internationale du bassin Congo-Oubangui Progrès réalisés
subsistance se limitent à des activités -Sangha (CICOS), toutes désireuses
communautaires isolées et de petite d’intensifier le dialogue et la coopération en Ce programme lancé durant l’exercice 2024
envergure. La réalisation d’investissements matière d’investissements. a donné lieu à de nombreuses activités :
plus importants dans les moyens de
subsistance permettra de définir une série La composante 2 comportera les activités L’atelier régional Enhancing Regional
d’interventions plus systématiques en suivantes : Collaboration and Climate Financing
faveur des populations pauvres du Capacity in Eastern and Southern Africa qui
bassin, axées sur la résilience face aux 1. Mise en place d’une plateforme de avait pour objet de renforcer les capacités
aléas climatiques et d’autres facteurs surveillance et de gestion à distance. régionales en matière de collaboration et de
d’incertitude non climatiques. Il est Cette plateforme sera dotée d’une financement climatique en Afrique de l’Est
également envisagé d’apporter un soutien interface de type PowerBI (ou similaire) et en Afrique australe s’est tenu à
à la mise en œuvre du fonds de dotation qui permettra de suivre les données de Johannesburg (Afrique du Sud) en mai 2024.
du bassin Cuvango-Okanvango , qui télédétection sur le stockage et de Cet atelier, organisé par le Secrétariat de la
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permettra d’élaborer au moins un gérer les risques d’inondation et la SADC, a marqué le lancement du Comité
programme de renforcement des moyens sélection des sites d’investissement directeur régional du RCRP. Cette première
de subsistance. dans le cadre du RCRP. Il devrait ainsi réunion en présentiel avait pour objectif de
être possible de procéder à un suivi plus renforcer les capacités des pays bénéficiaires
3. Élaboration d’un plan binational de efficace et plus transparent des effets des du RCRP dans des domaines techniques
gestion des pêches pour le lac Kariba. activités du programme sur la résilience essentiels à l’accroissement de la résilience
Ce lac artificiel, d’une superficie de dans la région et d’améliorer l’accès à des régionale visée par le programme. L’atelier,
5 580 km², est principalement destiné informations sur les investissements liés qui a réuni plus de 70 participants venus des
à la production d’énergie hydroélectrique. à l’eau. L’adoption de dispositifs Comores, de Madagascar, du Malawi, du
Ce bassin, aujourd’hui exploité par de transparents et peu coûteux de Mozambique et du Soudan du Sud, ainsi que
nombreux utilisateurs, est toutefois surveillance à distance des infrastructures d’organisations régionales (ENTRO,
menacé par des plantes envahissantes, la hydrauliques transfrontalières contribuera Programme d’action subsidiaire des pays
pollution de l’eau, des épisodes de à remédier aux asymétries d’information des lacs équatoriaux du Nil [NELSAP], Union
38 https://www.okacom.org/sites/default/files/documents/CORB%20Fund%20Factsheet.pdf
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