Coopération
pour
les eaux
international
les en Afrique
Rapport annuel 2025
Ressources en eau : L'élément vital de la résilience et de la croissance de l'Afrique subsaharienne
L’eau conditionne la santé, la sécurité alimentaire, l’emploi et la prospérité économique. En Afrique subsaharienne, elle est à la fois source de risques et d’opportunités, en particulier face aux pressions croissantes posées par le changement climatique, la fragilité des institutions et les conflits. Le programme de Coopération pour les eaux internationales en Afrique (CIWA) de la Banque mondiale intervient en première ligne des efforts visant à transformer ces défis en avantages partagés en aidant les pays et les populations à coopérer autour des fleuves, lacs et aquifères transfrontaliers.
millions de personnes bénéficiant d'investissements influencés par CIWA
milliards d'euros d'investissements pour gérer les bassins versants, exploiter les eaux souterraines, construire des réservoirs, etc.
CIWA EN 2025
L'année écoulée a mis en lumière la vulnérabilité des ressources en eau de l'Afrique subsaharienne. Le changement climatique provoque des inondations et des sécheresses de plus en plus intenses et fréquentes qui mettent à mal la capacité de réaction des gouvernements et des institutions. La Corne de l'Afrique et l'Afrique de l'Est par exemple, ont été frappées par des inondations dévastatrices après des années de pénurie d'eau, tandis que le Soudan du Sud subit une aggravation des crises humanitaires liées à la fois aux inondations et aux déplacements provoqués par des conflits. Plus de 576 000 réfugiés sont arrivés au Soudan du Sud et 2 millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays, mettant à rude épreuve des infrastructures hydrauliques déjà limitées et des systèmes de gestion fragmentés.
En Afrique de l'Ouest, l'assèchement des fleuves au Nigéria menace les moyens de subsistance des petits exploitants agricoles qui assurent l'essentiel de l'approvisionnement alimentaire du pays. Les épisodes de sécheresse se succèdent en Afrique australe ; en Zambie, une sécheresse sévère a touché près de 10 millions de personnes, provoquant des déplacements massifs et une chute des rendements agricoles. Ces pressions rappellent l'urgence de renforcer la gestion des ressources en eau et la coopération transfrontalière.
Renforcer la coopération dans un contexte marqué par la fragilité
Les risques liés aux ressources en eau transfrontalière dépassent souvent la capacité d'adaptation des pays, alimentant la fragilité et les conflits. Dans ces contextes, l'action du programme CIWA est essentielle : il offre des espaces de dialogue et de partage d'informations qui contribuent à apaiser les tensions entre les pays. Les organismes régionaux de bassins, soutenus par CIWA, permettent de maintenir un engagement continu même dans des situations très instables. Ainsi, malgré des relations politiques tendues, le Burundi, la Tanzanie et le Rwanda continuent de participer aux réunions de l'Initiative du bassin du Nil.
Le programme CIWA soutient également les efforts déployés par le Soudan du Sud pour surmonter les obstacles à un développement durable en évaluant la résilience climatique du pays et en renforçant les interventions menées en faveur des réfugiés et des communautés d'accueil. Le lancement du système de prévision et d'annonce précoce de crues du bassin du Nil, qui est devenu pleinement opérationnel durant l'exercice 2025, constitue une avancée remarquable en fournissant des outils essentiels pour permettre au Soudan du Sud et aux autres pays du Nil de se préparer aux inondations et d'y faire face.
Publications de CIWA en 2025
Des communautés fortes,
des eaux sûres,
des moyens de subsistance durables
Renforcer les capacités des communautés et de la société civile
CIWA et le Discours du bassin du Nil ont lancé le projet NCSCR (Société civile du Nil pour la résilience climatique) à la fin de l'exercice 2025. Ce projet de la société civile pour la résilience climatique du Nil offre une plateforme de participation citoyenne aux décisions relatives aux ressources en eau et au dialogue entre pays riverains, et promeut des stratégies de gestion des risques climatiques et de renforcement de la résilience. En travaillant avec les communautés pour produire des données citoyennes sur l'eau et les effets du changement climatique, le projet vise à éclairer les politiques nationales et transfrontalières et à favoriser l'appropriation locale des mesures de résilience climatique.
Renforcer les cadres transfrontaliers et la sécurité hydrique en vue d'une coopération durable
CIWA fournit également une assistance technique au groupe de travail régional du bassin aquifère Sénégalo-Mauritanien (BASM), pour appuyer l'élaboration d'une vision et d'un programme communs en faveur d'une coopération à long terme. La Gambie, la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le Sénégal devraient signer un accord sur la gestion conjointe du BASM lors de la Conférence des Nations Unies sur l'eau qui se tiendra en décembre 2026, ce qui marquera une étape décisive pour la sécurité de l'eau dans la région.
CIWA a contribué à la préparation de l'initiative régionale de la Banque mondiale pour le développement, la résilience et la mise en valeur des ressources en eau en Afrique de l'Ouest (DREVE). Cette initiative, qui vise à renforcer la sécurité hydrique et la coopération dans la région, couvrira les bassins des fleuves Sénégal et Niger et les principaux aquifères transfrontaliers. Elle aura notamment pour objet d'appuyer des études sur la navigation, l'irrigation et les solutions fondées sur la nature visant à préserver et renforcer les ressources en eau. Les travaux d'analyse menés par CIWA dans le Sahel contribuent à identifier les sites propices aux solutions fondées sur la nature et aux pratiques d'agriculture régénératrice, afin d'augmenter les capacités de stockage de l'eau et de soutenir la biodiversité.
Contribution de l'eau aux moyens de subsistance et aux économies
Soixante-dix-neuf pour cent des emplois dans les pays africains à faible revenu sont tributaires des ressources en eau, et le continent compte la plus forte proportion de populations pauvres vivant à proximité de bassins ou d'aquifères transfrontaliers. L'imprévisibilité des précipitations et la hausse des températures perturbent les cycles de production agricole et réduisent la disponibilité de l'eau, entraînant des effets néfastes sur la sécurité alimentaire et la croissance économique. La contribution de l'eau « bleue » (fleuves, lacs, aquifères) et de l'eau « verte » (sols, plantes, forêts) au maintien des moyens de subsistance et des économies est de plus en plus reconnue par les professionnels du secteur de l'eau.
Pendant l'exercice 2025, la Banque mondiale et CIWA ont lancé une grande étude panafricaine visant à analyser l'influence de l'eau atmosphérique sur les bassins et les pays ainsi qu'à déterminer les mesures nécessaires pour mieux gérer le cycle hydrologique. Ces travaux doivent permettre de s'appuyer sur la gestion des ressources en eau transfrontalière afin de promouvoir une croissance résiliente et inclusive.




