Semaine mondiale de l'eau 2022 : récapitulatif et points forts par le manager du programme CIWA 

Posté le : 16 septembre 2022

SEMAINE MONDIALE DE L’EAU DU SIWI 2022 : RÉCAPITULATIF ET FAITS MARQUANTS par le RESPONSABLE DU PROGRAMME CIWA 

En 2050, la Terre qui pourrait compter 10 milliards d’habitants ne disposera pas pour autant de ressources en eau douce plus importantes qu’aujourd’hui. Il devient donc impératif de changer immédiatement la façon dont nous utilisons et gérons cette ressource si nous voulons éviter une crise mondiale. La Semaine mondiale de l’eau, organisée chaque année, a pour vocation de poursuivre les échanges entre les acteurs du changement qui cherchent ensemble des solutions aux principaux problèmes liés à l’eau dans le monde. 

La semaine mondiale de l’eau 2022, qui s’est tenue du 23 août au 1er septembre, a donné lieu à près de 300 sessions et animations différentes, dont certaines se déroulaient pour la première fois en ligne et à Stockholm (Suède). Ce nouveau format hybride permet à des personnes du monde entier de se rencontrer et favorise la formation d’idées, l’innovation et la réflexion autour de notre avenir commun. Le thème retenu cette année « Voir l’invisible : la valeur de l’eau » a mis l’accent sur des sujets allant de la sécurité alimentaire à la santé, en passant par l’agriculture, la technologie, la biodiversité et la crise climatique. [En savoir plus sur le thème abordé]

Anders Jagerskog, responsable du programme CIWA et des questions relatives aux eaux transfrontalières à la Banque mondiale, nous livre ses impressions sur les rencontres auxquelles il a participé. 

Le thème retenu pour la Semaine mondiale de l’eau organisée à Stockholm était « Voir l’invisible : la valeur de l’eau ». De fait, les discussions ont largement porté sur la mise en valeur des eaux souterraines, souvent invisibles, dont dépendent tant de personnes, notamment en Afrique. CIWA et ses partenaires ont activement participé à un grand nombre d’événements et de séminaires organisés tout au long de la semaine. 

Cette semaine a permis de dégager un certain nombre de messages clés ; les eaux transfrontalières, et plus particulièrement les ressources souterraines, doivent faire l’objet d’une vigilance constante. La disparition des bassins de surface et la vulnérabilité croissante des pays et des régions au changement climatique imposent de porter une plus grande attention à ces questions, afin d’assurer la paix et la stabilité, mais aussi de favoriser la croissance économique et les opportunités de développement, qui dépendent souvent directement ou indirectement des eaux transfrontalières. 

Il est donc essentiel de promouvoir la gestion des eaux transfrontalières et le rôle de l’eau pour la paix pour atténuer les risques liés aux investissements dans les stratégies et les plans de développement nationaux. Ce constat vaut aussi bien pour l’Afrique subsaharienne que pour le reste du monde. La question de la parité femmes-hommes et de l’inclusion sociale (GESI) dans les activités de gestion des eaux transfrontalières doit également rester à l’ordre du jour. Les événements organisés tout au long de la semaine, notamment par le réseau Women in Water Diplomacy (des femmes engagées dans la diplomatie de l’eau), auxquels CIWA a participé et qui ont rassemblé plus de 70 femmes spécialistes du domaine, venues d’Afrique, d’Asie centrale et d’Amérique du Nord, ont montré combien il était nécessaire de permettre à tous les acteurs de s’exprimer. CIWA est intervenu en présentant ses premiers travaux sur les « champions masculins » et les activités plus générales qu’il mène sur la parité femmes-hommes et l’inclusion sociale dans le secteur de l’eau. Il est apparu qu’il était important de renforcer l’inclusion pour favoriser la participation, mais également pour assurer la pérennité et la qualité des cadres et des accords au fil du temps.

Gros plan : 

Cadre pour la promotion de la parité femmes-hommes et de l’inclusion sociale (GESI) de CIWA Ce cadre présente une approche stratégique globale de la parité femmes-hommes et de l’inclusion sociale, qui repose sur le concept de transformation et facilite l’adoption d’une approche harmonisée et intégrée de la parité et de l’inclusion sociale dans toutes les activités menées par CIWA.

Notes d’apprentissage de CIWA 1.Parité femmes-hommes et inclusion sociale dans la gestion et la mise en valeur des ressources en eau transfrontalières du bassin du Nil » (en anglais). 2. Assurer la prise en compte de la parité femmes-hommes et de l’inclusion sociale au moment de la conception du projet (en anglais)

Vous pouvez écouter les 4 sessions organisées par CIWA ici :

Session du 23 août : Conséquences de l’inaction dans la gestion des eaux transfrontalières (en anglais)

Le rôle de la gestion des eaux transfrontalières dans l’adaptation au changement climatique, le développement durable et la paix est évident. Il reste toutefois difficile de mobiliser la volonté et les ressources financières nécessaires à la coopération transfrontalière dans le domaine de l’eau et à la mise en valeur des bassins.

Cette session a permis de débattre des différentes approches et d’échanger des idées pour déterminer dans quelle mesure une meilleure prise en compte des conséquences de l’absence de coopération pourrait changer la donne en incitant les décideurs, tels que les instituts de recherche, les groupes de réflexion, la Banque mondiale/CIWA, la CEE-ONU et les organismes de bassin, à se mobiliser en faveur de la coopération.

Session du 24 août : Renforcer la gouvernance des eaux souterraines dans la SADC : rendre visible l’invisible 

La difficulté d’assurer un approvisionnement en eau suffisant et durable pour les besoins de développement de la région de la SADC n’est toujours pas résolue et doit être traitée de toute urgence. L’Institut de gestion des eaux souterraines de la SADC, financé par CIWA, et ses partenaires internationaux ont lancé plusieurs initiatives visant à renforcer les capacités et à approfondir les connaissances sur les eaux souterraines, en mettant l’accent sur les cadres institutionnels et réglementaires et sur la collecte et la gestion des données relatives aux eaux souterraines.

Session du 29 août : Partager les trésors cachés : comment renforcer la coopération transfrontalière dans le domaine des eaux souterraines ? (En anglais)

Cette session hybride était consacrée aux ressources souvent invisibles que sont les eaux souterraines transfrontalières. L’absence de coopération et la surexploitation menacent cette source cachée de résilience. La session a mis en avant les expériences positives de pays qui ont su gérer de manière concertée et durable ces ressources souterraines communes. Elle a mis en évidence le rôle de la technologie et des institutions dans la gestion de cette précieuse ressource, qu’il s’agisse de l’aquifère de Disi, que se partagent la Jordanie et l’Arabie Saoudite, ou des aquifères d’Afrique de l’Ouest et de l’Est.

Session du 30 août : Une vague montante : vision partagée des femmes dans la diplomatie de l’eau (en anglais) Cette session s’est appuyée sur les conclusions du Forum organisé en amont de la Semaine mondiale de l’eau 2022 par le réseau Women in Water Diplomacy. Ce réseau a publié sa déclaration 2022 « A Rising Tide », appel à l’action pour faire de la parité femmes-hommes un levier de changement positif dans la gestion des eaux transfrontalières. Cette déclaration a été adoptée par les membres du Réseau dans le bassin du Nil, en Asie centrale et en Afghanistan, ainsi que par les femmes qui travaillent dans le domaine de la diplomatie de l’eau.

Conclusion

Cinq grandes conclusions de la Semaine mondiale de l’eau ont été mises en évidence dans le compte rendu de la conférence du SIWI. Gabriela Suhoschi, directrice de World Water Week and Prizes et Torgny Holmgren, directeur exécutif de l’Institut international de l’eau de Stockholm, ont remercié tous ceux et toutes celles ayant contribué à faire de cette conférence un événement majeur, inclusif et marquant.

Nous remercions tout particulièrement les partenaires de CIWA qui nous ont rejoints et soutenus sur les médias sociaux @CIWAprogram pendant la Semaine mondiale de l’eau 2022 de SIWI. 

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Anders Jägerskog est spécialiste de la gestion des ressources en eau au pôle mondial d’expertise en Eau de la Banque mondiale. Expert référent de la Banque mondiale pour les eaux transfrontalières, il a auparavant rempli ces fonctions pour les situations de fragilité, conflit et violence. Son activité, centrée sur la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), couvre aussi l’Afrique de l’Est et notamment le Nil. Il a précédemment été conseiller en ressources en eau pour la région MENA auprès de l’ambassade de Suède à Amman (Jordanie), directeur des services des connaissances à l’Institut international des eaux de Stockholm (SIWI), où il chapeautait l’unité de gestion des eaux transfrontalières, et chef de secteur d’opération en recherche appliquée. Il a également été à la tête du Partenariat du PNUD pour les eaux partagées, qui facilite et encourage le dialogue et la coopération en matière de ressources en eaux transfrontalières. Il est maître de conférences en recherche sur la paix et le développement à l’École d’études mondiales de l’université de Göteborg. Il a travaillé pour le ministère suédois des Affaires étrangères ainsi qu’à l’ambassade de Suède à Nairobi et à l’Agence de coopération pour le développement international (SIDA, Stockholm).
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